Les palaces | ![]() |
AH QUE LA VIE
EST BELLE
LA COUR
LES PALACES
CHAT
LE MUSÉE DES HORREURS
CITY
L'ÎLE
ALI
C'EST NORMAL
DÉLICES ET ORGUE
LA SYMPHONIE PASTORALE
AH QUE LA VIE EST BELLE
Des roses de cristal
crissent et s'amollissent
mon amour sans rival
murmure des délices
Il prend ma taille ronde
et ronronne sur elle
pour jouer je lui gronde
des menaces cruelles
L'opéra de vermeil
s'échappant du laser
emplit l'air de soleil
et d’ombres passagères
Ah que la vie est belle
soudain elle éblouit
comme un battement d'ailes
d'oiseau de paradis
Ah que la vie est belle
quelquefois pour un rien
la divine immortelle
dans le mal et le bien
On marche dans l’hiver
brillant comme une abeille
brillant comme un éclair
qui dure et émerveille
La joie vous souffle au coeur
on chérit l’univers
comme un enfant de choeur
son dieu d'éther et chair
Loin des bombes et des balles
goulu comme un bébé
sensuel on inhale
la fumée adorée
Ah que la vie est belle
soudain elle éblouit
comme un battement d'ailes
d'oiseau de paradis
Ah que la vie est belle
quelquefois pour un rien
la divine immortelle
dans le mal et le bien
Sans rien chercher je trouve
au détour d'un instant
une euphorie de louve
un amour de Satan
Après de sombres heures
plus doux sont ces moments
où l'on crie de bonheur
comme un petit enfant
Encore tes baisers
vie secréte et changeante
je saurai te donner
mon âme si méchante
Ah que la vie est belle
soudain elle éblouit
comme un battement d’ailes
d'oiseau de paradis
Ah que la vie est belle
quelquefois pour un rien
la divine immortelle
dans le mal et le bien
LA COUR
Tous les après-midis
Je les passais
Dans la cour assoupie
Près des murets
Les jours de grand ciel bleu
Après la peur
Du sadisme orageux
De l'extérieur
La chaleur pleine et mûre
Une matronne
Tronait entre les murs
Déesse lionne
J’accueillais dans mes flancs
L 'or et l'argent
De la Perse et des grands
Rois Ottomans
J'étais une vestale
Du feu paien
Dans cette cour banale
Précieux écrin
La Mésopotamie
Désert en fleurs
N’eut jamais une aussi
Haute splendeur
L’ombre énorme et brûlante
Tournant toujours
Etait une pesante
Dame d’amour
La cour aux pierres beiges
Chambre dorée
Formait un petit siège
de royauté
Près du feuillage aux lentes
Volutes soeurs
Cette Chapelle ardente
Hante nos coeurs
LES PALACES
La grande vie
Dans les palaces
Soyeux les lits
Hautes les glaces
Couloirs géants
Parquets cirés
Plateaux d'argent
Et bars lustrés
La grande vie
Vastes salons
Fauteuils cosys
Rideaux profonds
Tenues du soir
Et room-service
Fin café noir
Parfum de vice
La grande vie
Talons muets
Sur les tapis
Jardins anglais
Après l'amour
Seaux de champagne
Au petit jour
C’est pas le bagne
La grande vise
Aisance d’être
Soie qui frémit
Sur la fenêtre
Dans les rues luisent
Quelques joyaux
A I'aube grise
D'un long jour chaud
La grande vie
On se réveille
Dehors mugit
Le dur soleil
Pas de soucis
Ville palace
Précieux abri
Belle cuirasse
La grande vie
Les oeufs braisés
Five o’clock tea
Fumée bleutée
Entre les marbres
Bain velouté
Pas un seul arbre
Eden muré
La grande vie
Dans les palaces
Soyeux les lits
Hautes les glaces
petit fauve
dieu des alcôves
dieu des greniers
vrai tueur-né
royale bête
enfant poète
nuage chaud
au frais museau
pierre précieuse
fleur amoureuse
viens dans mes bras
caresse-moi
chat
doux démon
dragon mignon
athlète fin
aux flancs d'airain
âme d'orange
visage d’ange
roi de fourrure
triangle pur
gueule d'amour
masque en velours
viens dans mes bras
caresse-moi
chat
doux penseur
calme empereur
chat dédaigneux
tendre et fiévreux
petit volcan
rouge et crachant
dents de dentelle
nacre cruelle
morsure exquise
cheval de frise
viens dans mes bras
caresse-moi
chat
tout puissant
parfum grisant
oeil de sorcier
bijou doré
coeur de bandit
roustons jolis
grandis grandis
sois mon mari
mais halte-là
n'attaque pas
viens dans mes
bras caresse-moi
LE MUSÉE DES HORREURS
La musée des horreurs
Des peurs
Gît au coeur de mon coeur
Malheur
Sous la gaze dorée
De fèe
La bataille fait rage
Carnage
Le musée des horreurs
Est un palais maudit
Où s'accouplent la fleur
Carnivore et la truie
Des glaciers cramoisis
Fumants
Glissent au fond des puits
Géants
Les vampires puants
Bandant
Offrent leur vies sanglant
Au vent
Le musée des horreurs
Est un palais maudit
Où s'accouplent la fleur
Carnivore et la truie
Des cercueils déterrés
Béants
Ont les parois griffées
Dedans
De grosses cendrillons
Joufflues
Eventrent des bouffons
Bossus
Le musée des horreurs
Est un palais maudit
Où s'accouplent la fleur
Carnivore et la truie
Des roquets décharnés
Bavants
Ecorchent des bébés
Vivants
Des démons ravissants
Sans bruit
Enculent des mourants
Je crie
CITY
Le pays pardonné
explose de fleurs blanches
Les gratte-ciel dorés
S'inclinent vers les branches
La vapeur azurée
Crachée par les moteurs
Fait rire et fait rêver
Près des parcs en chaleur
Cité cécité
Cité cécité
Des barbus impudiques
En fourreau lamé vert
Jouent les statues antiques
Montés sur des rollers
Des assassins candides
Aux tee-shirts maculés
Aux braguettes splendides
Font craquer les pédés
Cité cécité
Cité cécité
La poudre vanillée
Au fort piment qui grise
Effleure les mosquées
Et les coupoles grises
Un grand jardin d'enfants
Qui font ce qui leur plaît
Côtoie des batiments
Où roule la monnaie
Four Roses dans le nez
Un Black sur le trottoir
Songe au milieu des pieds
Blancs jaunes rouges noirs
Cité cécité
Cité cécité
Le printemps frais saoulant
Tout grouillant d’écureuils
Comme des chiens gourmands
Marque la fin du deuil
Orientale écaillée
L'énorme messe en Si
Est reine de beauté
Du continent maudit
L'ÎLE
je t’adore mon île
tout juste au centre-ville
tes jours dorés d'hiver
aux lumières de mer
tes douces maisons claire
château de courants d'air
petit nid de colombes
dont quelques duvets tombent
sur la lourde cuirasse
du fleuve qui t'embrasse
je t'adore mon île
tout juste au centre-ville
palais de givre fin
communiante au matin
tes lueurs qui pétillent
qui font danser les filles
réveillent dans le coeur
des parfums de bonheur
sur les quais paresseux
candides et gracieux
je t’adore mon île
tout juste au centre-ville
et ta belle gardienne
Notre-Dame la reine
ma chère souveraine
au delà de la Seine
dans ton micro-climat
l'esprit prend ses ébats
balayé de coups d'ailes
mouettes ou hirondelles
je t'adore mon île
tout juste au centre-ville
ton sourire si pur
épinglé sur les murs
et ton espace intime
radieux jusqu'au crime
me soulève de terre
et je flotte légère
dans ce champagne frais
où fondent les regrets
je t'adore mon île
tout juste au centre-ville
ALI
Age tendre
Croissant Chaud
Coeur à prendre
Au lasso
Svelte page
Facétieux
Chat sauvage
Aux longs yeux
Tu es doux
Et brutal
Tu es loup
Et serval
Boucles folles
Sur le nez
Tu affoles
Les curés
Age tendre
Croissant chaud
Coeur a prendre
Au lasso
Aristo
Banlieusard
Hidalgo
Et batard
Nonchalant
Tu t'endors
Sur le banc
Criblé d’or
La vapeur
De tes yeux
Va sans peur
Vers le feu
Age tendre
Croissant chaud
Coeurs prendre
Au lasso
Prince pâle
Bon à rien
Boréal
Maghrebin
RER
Dans la nuit
C'est l'enfer
Et tu ris
Dents de lait
Dents de fer
Chatelet
Chateau d’air
C'EST NORMAL
(La la la...) Areski !
Qu'est-ce qu'il y a ?
T'as pas entendu un truc bizarre ?
Si.
Qu'est-ce que c'est ?
C'est le gaz. C'est le gaz dans l'appartement en dessous. Des fois y'a fuites. Alors ça s'accumule. Puis si y'a une étincelle ça explose. C'est normal !
Ah.
Et qui dit explosion, dit détonation. Tout le bruit que t'as entendu tout à l'heure,
Ah. (La la la... )
Dis donc.
Quoi ?
Tu n'sens pas le brûlé ?
Ah oui, c'est normal je t'ai expliqué. Il y a eu une explosion.
Oui.
Et l'agitation moléculaire due à cette explosion.
La... quoi ?
L'agitation moléculaire...
Ah ouais.
Provoque une élévation thermique suffisante pour enflammer les matières environnantes.
Oui, oui.
C'est alors ce qu'on appelle la combustion. C'est normal !
Ah.
Tu comprends ?
Oui, oui. (La la la...)
Mais alors... mais... (La la la... )
Qu'est-ce que tu voulais ? (La la la...)
Là je voulais savoir... Tout l'immeuble, il est en train de brûler, C'est bien ça ?
Mais oui, écoute. Les matières qui ont servi A la construction de cet immeuble sont très fragiles. Tu comprends ?
Oui.
C'est normal. Parce que de toute façon il n'y a que des familles d'ouvriers et des étrangers et quelques improductifs.
Oui.
Alors le feu s'empare très facilement des matières.
Ouais...
Ça se propage. Nous sommes donc à la présence d'un incendie.
Ah. un incendie.
C'est normal!
Oui, oui, oui. D'accord. (La la la...La la la...) Areski !
Qu'est-ce qu'il y a encore ?
Tu ne sens pas comme Si on commençait à tomber, là un peu... ?
Ecoute.
Oui.
Essaie de comprendre. C'est très simple.
Oui.
Tu te souviens d'la combustion ? La destruction de l'immeuble par les flammes ?
Oui.
Bon. Ça veut dire qu'en-dessous les murs et les étages ont disparu.
Hum.
Et que nous n' sommes plus soutenue par rien.
Ouais...
Or, une chose qui n'est plus soutenue par rien tombe. C'est ce qu'on appelle la pesanteur. C'est normal !
Aaaaah. Ouais... (La la la..). Mais alors... on va tomber...
Mais oui.
Du 15e étage ?
C'est tout à fait normal. C'est l'attraction terrestre.
D'accord. (La la la...) Areski, excuse-moi
Quoi,quoi ?
Pardon, mais je pense à un truc. On n' va pas mourir dans une minute ?
Brigitte, tu est fatigante !
Pardon.
Donc, on est en train de tomber.
Oui.
Or, tout corps tombe à une vitesse définie.
Oui.
Et en arrivant au sol il subit une décélération violente qui amène la rupture de ses différentes composantes. Par exemple, les membres se séparent du tronc.
Oui.
Le cerveau jaillit hors de la boîte cranienne, etc.
Ouais.
Dans ces conditions de déconnection, Il est évident que le phénomène de la vie ne peut pas se maintenir. C'est normal, tu comprends ?
Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaah...
DÉLICES ET ORGUE
Un regard
Ca démarre
Tu me touches
De ta bouche
Moi je fourmille
De mille aiguilles
Dans un calice
De purs délices
C’est si bon que tout fond
Si bon que l'on
Pourrait bien vivre
Tout-à-fait ivre
Pour ça
Pour ça
Je te mange
Mon bel ange
Tu me tues
Et je rue
Folle cavale
Aux reflets pâles
Dans la vapeur
De nos sueurs
C'est si bon que tout fond
Si bon que l'on
Pourrait bien vivre
Tout-à fait îvre
Pour ça
Pour ça
Quand ça flambe
Bras et jambes
Sont jetés
Au brasier
Le reste brûle
Dans une bulle
D'or transparant
Chauffé à blanc
C’est si bon que tout fond
Si bon que l'on
Pourrait bien vivre
Tout-à-fait îvre
Pour ça
Pour ça
Si bon que l'on
Pourrait bien vivre
Tout-à-fait îvre
Pour ça
Pour ça
LA SYMPHONIE PASTORALE
Je suis la Liaison Dangereuse
Entre les astres vénéneux
Aspirée par les nébuleuses
J’ai le Diable au corps ou c’est Dieu
Errant entre les murs de feu
D'un antre Au Dessous du Volcan
Crachant la limonade bleue
Je fuis les Hauts de Hurlevent
Où se cacher dans ce pays
Que règlent le Rouge et le Noir
Pas une porte de sortie
De l’Autre côté du Miroir
Je suis la Machine Infernale
Et la Symphonie Pastorale
J'aspire aux matins en enfance
Où se calment les Possédés
Les matins transparents
qui dansent
Balayés d’un vent d’Odyssée
Je rêve d'une sieste jaune
Dans le Gai Savoir de l'été
loin de l'autel pervers où trônent
Les fleurs du Mal carbonisées
Et je m'en vais sur d'autres ailes
Laissant sans vice ni vertu
Aux Petites Filles Modèles
La Recherche du Temps Perdu
Je suis la Machine Infernale
Et la Symphonie Pastorale
Dame à la licorne ennivrée
Je vis ma Saison en Enfer
Et puis joue à chat perché
Dans la Silence de la Mer
Je suis le Lys dans la Vallée
Evanouie sous les baisers
Je suis la voiture d'Orphée
Parlant le langage du fées
Je conduirai Les Misérables
Aux Palais des rois tréspassés
Nous ferons du statues de sable
Aux Chemins de la Liberté
Je suis la Machine Infernale
Et la Symphonie Pastorale