Les égantines sont peut être formidables | ![]() |
TOUT LE MONDE SE RAPPELLE PEUT ÊTRE
DE QUOI IL S'AGIT
PIF
LA MAISON DU CAFE
BABY BOUM BOUM
LE MENAGE
L'ETERNEL RETOUR
LA TRAVERSEE
LE LIGHT SHOW
LA VACHE
TOUT LE MONDE SE RAPPELLE PEUT ÊTRE
DE QUOI IL S'AGIT
L'amour c'est ce que tout-le-monde sait ce que c'est sans avoir besoin
de faire un dessin.
Et même il vaut mieux pas, ni le dire en bon français.
Quand le ciel est couvert, rien à faire
Nous aimons mieux crever, plutôt que vivre
Les chefs d'état, ça doit bien les faire rire.
Si Les prophètes vous embêtent donnez-leur du lait et du miel.
Quand la vie s'installe, elle sait ce qu'elle fait
Quand une tarte est en train, ne posez pas de questions.
Si vous fumez, eh bien fumez qu'est-ce-que vous voulez que je vous dise.
Du coq à l'âne il n'y a qu'un pas.
Dans un coeur sincère l'amour entre et sort comme le vent
S'il n'y a pas de tarte en train, faites-en une ou alors taisez-vous.
Non, disait l'ivrogne, jamais je ne serai convaincu par Dieu.
Dans un coeur sincère l'amour entre et sort comme il veut.
Quand je dis non c'est peut-être.
Quand je dis oui ça m'étonnerait.
Quand je dis peut-être, c'est peut-être peut-être.
Quelquefois il fait si beau, que tout est pardonné.
Les roses sont un peu invincibles, mais elles ont été élevées
comme ça.
Les coqs ne dorment jamais. Ce n'est pas raisonnable.
Quand je dis oui, je ne dis pas non, c'est tout ce que je veux dire.
Quand il est trop tard, il ne faut plus s'en faire.
Pour le peu que vous avez, ce n'est pas la peine de rester le garder sous
la terre.
Personne n'est personne
L'amour c'est bon quand c'est bien chaud.
Si vous ne comprenez plus rien à rien, pensez à autre chose.
Quelquefois il fait si beau, que tout est pardonné.
Les arbres s'arrangent toujours pour faire quelque chose de beau.
Quand je dis oui, inutile d'insister.
Mangez, dormez, ça peut toujours servir.
Quand un corbeau crie trois fois, soyez sur vos gardes.
Du reste, soyez toujours sur vos gardes. C'est plus sûr.
Quand on croit que chaque citrouille peut devenir papillon, il vaut mieux
se garer.
Ne prenez pas vos désirs pour des banalités.
Ne faites pas confiance à tort et à travers.
Ne vous méfiez pas à tort et à travers.
Du reste, ne faites rien à tort ou à travers.
Si vous vous méprisez, c'est que vous êtes méprisable,
de vous mépriser.
Les chefs d'état ça doit bien les faire rire
.La porte du ciel est plus large que l'univers, mais avec tous ces sacs on
ne peut pas passer.
Je ne sais pas grand chose, mais c'est quand même mieux que de tout
savoir.
Quelquefois il fait si beau que tout est pardonné.
E = MC2 pour la vie
Les plaintes qui s'élèvent jusqu'à Dieu fatiguent inutilement
son coeur.
je n'ai aucun renseignement concernant les libellules.
En outre je ne donne pas de renseignements.
On ne peut pas enfermer tout-le-monde, c'est déjà fait.
Après le déluge, c'est comme d'habitude.
Apprenez à vous défendre , même si vos amis doivent se
moquer de vous.
Ce n'est pas parce que j'aime les oliviers que je n'aime pas les acacias.
Si vous pensez avoir enfin trouvé la solution, eh bien une bonne nuit
de sommeil et il n'y parait plus
Les chats, ils veulent bien, mais il ne faut pas abuser.
Les églantines sont peut-être formidables mais ce n'est pas elles
qui vont résoudre mes problèmes.
Si une personne vous admire vous feriez mieux de vous casser une jambe.
Personne n'est personne.
L'amour, c'est ce que tout-le-monde sait ce que c'est sans avoir besoin de
faire un dessin.
Néanmoins, je ne vous cache pas que ceci est éminemment déconcertant
pour un grand public.
La lune dans sa splendeur est si modeste, que si on ne veut pas la voir on
ne la voit pas.
Moi, je ne sais rien, alors vous pouvez m'écouter.
Si vous croyez que les femmes sont moins bêtes que les hommes, vous
n'êtes pas encore au bout de vos peines.
Mais quand même, ça se tire.
Nous n'avons aucune place, sauf au milieu du monde, qui est partout évidemment.
En été, la nature va loin.
Les chats, les chats, ils font la gueule, quand il n'y a vraiment rien d'autre
à faire.
Moi, je fais tout avec une certaine imperfection, c'est ce qui ne permet de
rester modeste.
La modestie est une qualité merveilleuse.
Vous avez remarqué ? Vous avez remarqué ?
Du coq à l'âne il n'y a qu'un pas.
N'oubliez jamais la puissance du lavage de cerveau anticommuniste dans les
pays capitalistes.
N'oubliez jamais la puissance du lavage de cerveau.
N'oubliez jamais la puissance.
N'oubliez jamais.
Ce n'est pas parce que je parle des oliviers que je ne parle pas de moi.
Moi je peux même me permettre de tomber.
Si vous n'étiez pas au courant, vous ne seriez pas là.
Néanmoins je ne vous cache pas que tout ceci est déconcertant
pour un grand public.
Quand une tarte est en train ne posez pas de question.
La poésie n'a pas de contraire.
Si vous ne comprenez pas je m'en fous.
Moi je peux même me permettre de tomber.
Tout est un reflet de tout.
La poésie n'a pas de contraire.
Il n'y a plus de mais.
Mais je peux aussi Faire un dessin :
E = MC2 pour la vie.
PIF
j'ai d'mandé mon chemin à un flic il m'a dit je fais
pas politique
j'ai d'mandé du feu à une rombière ell' m'a dit qu'elle
était pas ma mère
j ai d'mandé l'heure un commerçante ell' m'a dit j'suis pas
l'horloge parlante
j'ai d'mandé conseil au women's lib ell' m'ont dit qu'ell's étaient
pas toubib
en tous cas moi je m'aime bien
et aucun de ses bons à rien
aucun de ces fils de Satan
n'est capable d'en dire autant
j'ai donné du sucre a un clochard il m'a dit qu'il était pas
clébard
j'ai donné un bouquet à ma belle ell' m'a dit je suis pas ta
poubelle
j'ai été à la fêt' de l'Huma pour oublier un peu
le combat
tu es mon ennemi objectif m'a sévèrement dit le chien pif
en tous cas moi je m'aime bien
et aucun de ses bons à rien
aucun de ces fils de Satan
n'est capable d'en dire autant
j'ai écouté les oiseaux chanter on m'a dit mon vieux c'est
dépassé
j'ai r'gardé le soleil se lever on m'a dit montrez-moi vos papiers
j'ai chanté la joie et la beauté on m'a dit faudrait vous faire
soigner
j'ai donné la moitié d'mon manteau on m'a envoyé au p'tit
château
en tous cas moi je m'aime bien
et aucun de ses bons à rien
aucun de ces fils de Satan
n'est capable d'en dire autant
LA MAISON DU CAFE
Si le but de chacun n'est autre que l'amour
malgré les apparences et malgré les détours
autant le reconnaître et sans plus résister
accepter de quitter la maison du café
ne plus passer le temps à peigner la girafe
à pécher des mégots à rester en carafe
se beurrer le bonnet et claquer des nénés
plutôt abandonner la maison du café
renoncer maintenant aux charmes de la peur
renoncer maintenant aux attraits du malheur
renoncer aux douceurs du cachot familier
oublier maintenant la maison du café maison du café
laisse-nous passer bouillu le café foutu le café
laisse-nous passer maison du café
à quoi bon s'accrocher à ce trou de malheur
à ce bunker pourri ce musée des horreurs
daignons abandonner la rue du Champ Miné
daignons abandonner la maison du café
les torchons sont brûlés et les plafonds s'écroulent
les tuyaux sont bouchés la cuisinière est saoule
un cardinal chinois est en train d'accoucher
il est temps de quitter la maison du café
si le but de chacun n'est autre que l'amour
malgré les apparences et malgré les détours
autant le reconnaître et sans plus se gêner
se hâter de quitter la maison du café
maison du café laisse-nous passer
bouillu le café foutu le café
laisse-nous passer maison du café
BABY BOUM-BOUM
de Baltimore à Bab El Oued
j'allais bramer dans les bastringues
avec un buriné bipède
qui bandait pas pour le burlingue
dans ce band branché bipolaire
à fair'basculer les bell'mères
j'allais besogner le brouillard
avec un tambour de bazar
j'allais baver pour les babas
et les broutards à boucles blondes
des petit's bull's de baraka
et des bonbons pour les James Bond
Baby Boum Boum faut faire un break
y-en a ras l'-boc de ces blanc-becs
qui band'nt que pour le bazooka
pour la bagarre et le branle-bas
Baby Boum Boum
Baby Boum Boum
Baby Boum Boum
i's'braqu'nt à bloc sur le baston
des Barbe Bleues bardés de bronze
des cow-boys bourrés de béton
des zombies bidons et des bonzes
qui leur balanc'nt une blanquette
à écrabouiller les banquettes
à vous briser les roubignolles
à vous fair'barrer d'la boussole
pendant qu'je brûle de la banquise
braconnant le bonheur sans but
et me baignant aux quatre bises
avec les boucs de Belzébuth
Baby Boum Boum faut faire un break
y-en a ras l'-boc de ces blanc-becs
qui band'nt que pour le bazooka
pour la bagarre et le branle-bas
Baby Boum Boum
Baby Boum Boum
Baby Boum Boum
Ras-l'-bec de brouter du bitume
et d'barjotter dans. un'bagnole
Ras-l'-bec de branler de la brume
et d'barater des branquignols
pendant qu'les barbeaux du bisness
qui nous bastonnent des bassesses
bib'ronnent des bourbons dans leur buick
j'boss' pour peau d'balle et crott' de bique
je vais broyer tous ces bouchers
qui se font bronzer la baudruche
au Bahamas avec mon blé
pendant qu'j'balise dans les balluches
Baby Boum Boum faut faire un break
y-en a ras l'-boc de ces blanc-becs
qui band'nt que pour le bazooka
pour la bagarre et le branle-bas
Baby Boum Boum
Baby Boum Boum
Baby Boum Boum
LE MENAGE
En tout cas, sachez bien que si ces oiseaux continuent leur raffut,
je ne réponds plus de moi.
Ils se croient tout permis ici. Et si j'allais en faire autant chez eux ?
Je vais aller, moi, chanter toute la nuit sous leur nid ? Je vais aller jouer
avec leurs petits ?
Oh là là le scandale.
C'est conne la menthe. On ne sent qu'elle ici.
Je trouve que quand même il y a de l'abus.
On n'est plus chez soi.
J'aime bien les plantes mais il y a une limite.
Et cette rose qui se permet de pousser en plein milieu de la cour.
Mais je vous en prie, ne vous gênez pas.
Elle est mignonne, d'accord, mais elle compte un peu trop là dessus.
Et pendant ce temps c'est moi qui me tape la vaisselle et la lessive et j'ai
jamais une minute à moi.
Je ne peux même pas prendre un bain tranquille.
Je ne peux même pas regarder un film.
Pierrette au moins, elle me laisse tranquille. J'aime beaucoup Pierrette.
C'est une femme bien.
Elle ne veut pas que je sois autrement que je suis, ce qui l'empêche
pas de m'aider à changer puisque c'est ce que je veux.
Je ne sais pas comment elle fait Pierrette.
Elle n'a pas de vanité et elle n'en est pas plus fière pour
ça.
Mais elle passe quand même pour une conne, comme tout-le-monde.
D'ailleurs où elle est ? Vous l'avez encore envoyée chez Codec
? Vous savez pourtant comment ça finit, non ?
On la retrouve au bistrot complètement perdue en train de téléphoner
à sa sur.
Sa sur, enfin j'aime mieux rien dire mais c'est pas sérieux.
D'ailleurs si jamais elle remet les pieds ici je m'en vais.
Je retourne au grand duché de Luxembourg.
Là t'es tranquille. Trois rues, des banques, des hôtels des strip-tease.
Pas d'histoires.
Tu as une petite mansarde, un resto avec des salades composées, tu
as la gare à côté, c'est clair.
Et puis la forêt, elle n'est pas loin, une forêt pas mal du tout.
Moi j'avais un buisson là dedans. Oh la la ce buisson vous pouvez
pas savoir.
D'ailleurs vous vous en foutez. Je vous parle, vous n'écoutez même
pas.
Vous voudriez que je dises exactement ce que vous dites et c'est tout. Vous
voudriez que tout disparaisse, sauf vous.
Vous n'en avez pas assez ? Vous ne voyez pas que c'est la faillite ?
Que vous vous retrouvez tout seuls avec des cadavres ? C'est ça que
vous vous voulez ?
Je vous préviens : si ça continue je vais me défendre.
Ça ne sera peut être pas un progrès pour la science mais
au moins j'aurais des chances de rester en vie.
Le ménage n'est pas fait. C'est quand même formidable.
Vous êtes là comme des mottes de terre. Et les invités
?
Les chats ils s'en font pas bien sûr. Faut encore que je me tape tout
ça.
Avec ma sciatique et ma sinusite. Et la bouffe et la vaisselle. La dernière
fois c'était pareil.
d'ailleurs Annette l'avait remarqué. Elle est discrète mais
faut pas pousser. Mène pas un petit baiser.
Et les chats, y-en a pas un qui se dérangerait pour dire bonjour.
Faut encore que j'y aille.
Avec cent bornes dans les reins et les courses chez Codec . Et la bonne femme
qui croit toujours que je sors de l'asile, à cause d'une plaisanterie
stupide.
Oh c'est marrant, oh j'aime ça. N'empêche que je voudrais bien
voir la gueule que vous feriez..
C'est encore moi qui devrais assurer le toubib en pleine nuit et les petit-déjeuners
à six heures du soir, je connais par coeur.
Et vous vous êtes encore trompés dans les gouttes. C'est pas
quinze qu'il m'en faut, c'est vingt-cinq, de ce truc là.
Vous n'en avez rien à foutre.
C'est comme la fois où mon père est venu dîner. Vous l'aviez
tellement saoulé qu'il ne pouvait plus descendre l'escalier.
Quand je suis arrivé il pleurait sur les marches.
J'avais pas pu garer la voiture. Parce que vous aviez sorti votre putain
de matelas devant la porte.
J'ai du aller coucher au Hilton avec lui. Trente sacs la chambre. A mon âge.
Et tous ces rockers qui se faisaient monter du champagne à trois heures
du matin. Vous voulez ma peau ou quoi ?
Et le lendemain l'appendicite de Gérard, comme par hasard. Deux cents
sacs d'hosto plus trois contredanses.
Pour une fois que mon père venait dîner. Et vous savez très
bien ce que ça représentait pour lui.
Après ça j'avais plus qu'à signer chez Mazda et fermer
ma gueule. J'ai failli me faire violer par toutes ces hystériques.
Parce que vous n'y connaissez rien à la classe ouvrière.
Vous me faites marrer avec vos salades de curés, Oui je sais qu'ils
arrivent, c'est pas une raison pour éluder la question.
On va aller au restaurant, Jacqueline fera un chèque, ça n'a
aucune importance.
N'oubliez pas d'éteindre sous les confitures et de prendre les cachets.
Et puis écoutez, tout va bien.
L'ETERNEL RETOUR
j'en ai passé des nuits à douter du soleil
j'en ai passé des jours à douter des étoiles
j'ai rêvé dans un puits la chute
et le soleil et l'éternel retour des reflets et des voiles
j'en ai passé des nuits à douter du soleil
j'ai rêvé dans un puits la chute et le sommeil
je te prenais pour rien tu te prenais pour tout
je me prenais pour tout tu me prenais pour rien
je me prenais pour rien tu me prenais pour tout
je te prenais pour tout tu te prenais pour rien
je te prenais pour moi tu me prenais pour toi
je me prenais pour toi tu te prenais pour moi
j'en ai fait des exploits j'en ai fait des manières
j'en ai joué des jeux et j'en ai fait des guerres
j'en ai dicté des lois j'en ai mangé des pierres
j'en ai volé du feu et découvert des terres
j'en ai fait des exploits j'en ai fait des manières
j'en ai dicté des lois j'en ai mangé des pierres
j'en ai vu j'en ai lu j'en ai su j'en ai cru
sans jamais rien savoir et sans jamais rien croire
de berlue en bévue et de flux en reflux
j'en ai cru des miroirs j'en ai su des histoires
j'en ai cru des miroirs j'en ai su des histoires
sans jamais rien savoir et sans jamais rien croire
j'en ai passé des nuits à douter du soleil
j'en ai passé des jours à douter des étoiles
LA TRAVERSEE
J'ai passé cent saisons en enfer
j'ai traversé à pied le désert
j'étais un soleil rouge au coeur noir
enfermé tout au fond d'un tiroir
j'ai épuisé les hommes ou les bêtes
jusqu'à les rendre inaptes ou prophètes
je me suis reposée dans la nuit
où dans le ciel muet l'ordre luit
je me suis arrêtée dans des bras
consacrés à l'éternel combat
il n'y avait le choix que des armes
il n'y avait ni rire ni larmes
j'ai plongé dans la nuit des soleils
qui n'ont jamais trouvé le sommeil
et j 'ai donné le jour à des astres
qui ont pu échapper au désastre
j'ai été le moyen et la fin
je ne me rendais compte de rien
j'ai été le joueur le jouet
et j'ignorais le jeu qu'on jouait
j'ai été le poisson et l'étang
j'ai été les parents et l'enfant
j'ai été l'amoureux et l'aimé
j'ai été la prison et la clé
je ne me savais pas concernée
car je n'étais ni morte ni née
j'ai été la fontaine et son ombre
j 'ai été le zéro et le nombre
parfois je n'ai plus peur du sommeil
parfois je n'ai plus peur du réveil
je sais que je m'endors quand je veux
et je sais que j'ai peur si je peux
je sais que je ne sais rien de rien
que quelque chose en moi le veut bien
quelque chose qui sait et se tait
dans un jardin d'amour et de paix
LES LIGHT SHOW
les nuits de désespoir
le light-show de Paris
Devient le soleil noir
de la ville engloutie
disparue jeune encore
dans l'envers du décor
les nuits de désespoir
la radio se répand
en flots de marée noire
sur les coeurs innocents
et plus rien ne fleurit
sur les quais de Paris
quand la ville engloutie
reviendra au grand jour
la reine de la nuit
montera sur sa tour
et jettera au vent de l'or et de l'argent
les nuits de désespoir
le soleil cousu-main
sur les beaux tailleurs noirs de Paris
la putain raconte que l'on tue les révoltés
vaincus les nuits de désespoir
le light_show qui voyage
sur le bitume noir des yeux en plein naufrage
sombre dans l'ascenseur
au pôle nord de nos coeurs
quand la ville engloutie
reviendra au grand jour
la reine de la nuit rentera sur sa tour
et jettera au vent de l'or et de l'argent.
LA VACHE
Tu pleurais ici ce matin Vas-tu pleurer ailleurs demain il y a longtemps
que tu rêves la désolation où tu crèves tu connais
par coeur tes chemins vas-tu les suivre encore demain il y a longtemps que
tu traces ta fatalité dans l'espace qui peut dire comment tu as fait
pour être vivant pour rester vivant pour marcher encore entouré
de mort qui peut dire un jour ici un jour ailleurs et le même sac plein
de peur un jour rester un jour partir et la même tombe à remplir
après les mots et le silence
et la cavale et la constance après l'ascèse et l'overdose reste-t-il
encore quelque chose qui peut dire comment tu as fait pour être vivant
pour rester vivant pour marcher encore entouré de mort qui peut dire
reste-t-il quelque chose à faire après le ciel après
la terre il ne te reste qu'une chose celle qu'on appelle autre chose elle
a toujours été la même celle qu'on veut celle qu'on aime
le soleil qu'on ne peut pas voir la vache au milieu d'un couloir qui peut
dire les temps s'annoncent difficiles
pour les saints et les imbéciles il serait temps d'apprendre à
voir une vache dans un couloir.